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LA TRAITE HUMAINE

TRAVAIL DE NUIT, PRÉSENCE AU CŒUR DE LA SOUFFRANCE...

Le travail en vue d’assurer une présence comporte fréquemment des risques. Il se fait le plus souvent la nuit. Apporter une présence au cœur de la souffrance est exigeant et se vit dans l’impuissance d’agir pour transformer la situation. Être présent fait toute la différence.
Là où nous sommes, puissions-nous être de ceux et celles qui par un sourire, une main tendue, un geste fraternel apportent un rayon d’espoir sur un visage dévasté par la souffrance et le mépris.

Il y a environ un an, lors de la rencontre d’un mois au Conseil Général Élargi des sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie, célébré à Pune, en Inde, nous avons donné la priorité aux témoignages des supérieures provinciales de chacune des provinces présentes sur tous les continents. Temps d’écoute et de partage, temps de grâces pour chacune de nous car nous avons pu découvrir, au fil des jours, les merveilles que fait le Seigneur sur tous les coins du globe, à travers les gens avec qui nous vivons et travaillons ! Nous allions vivre avec chacune de nos sœurs présentes dans tant de pays, l’humble quotidien qui n’a souvent rien de glorieux, mais qui cache des trésors de générosité, de dévouement, de proximité, de joie et de souffrances partagés avec les gens. Pour tant de gestes fraternels qui ne sont publiés ni dans les journaux, ni sur les ondes, ni à la télévision, il faut rendre grâce à Dieu, sinon cela pourrait devenir trop « tape-à-l’œil ».

PRÉSENCE SIGNIFIANTE DANS LES RUES

Un partage m’a particulièrement touchée et ce fut celui de la province de Malaysie-Singapour. La religieuse qui faisait ce travail a été élue provinciale et doit maintenant voir à former une autre sœur pour continuer cette mission.

Les Jésuites, les Frères de Saint-Gabriel, les Franciscains et des collaborateurs laïcs font partie du Peace Prayer Outreach Team (présence dans les rues). Quel beau travail ils réalisent ! Depuis qu’elle a été élue provinciale, cette religieuse est en train de former une autre sœur FMM pour les opérations de sauvetage.

Elle écrit : « Ce travail demande beaucoup de courage, de prudence et une grande capacité de gérer les crises. Il est nécessaire d’avoir vraiment la bonne personne pour ce travail. Oui, c’est un aspect dangereux de notre ministère. Le fait que je sois encore en vie, prouve qu’il est possible de le faire, discrètement et en sécurité. Avec l’appui de Dieu, personne ne peut nous arrêter! Pas même les proxénètes! Dieu est avec nous ! »

Et elle ajoute : « Ce soir, je pars pour aller dans les rues. J’ai deux autres jeunes à présenter pour sillonner les rues ce soir. Priez pour nous. (...) Je m’occupe aussi pour qu’il y ait, dans le travail, une continuité de recherche pour le plaidoyer. Notre recherchiste terminera bientôt un rapport du travail fait par les FMM. Une fois ce rapport sorti, je pourrai partager davantage avec des personnes importantes et des groupes. »

TRAFIC HUMAIN !

Deux mots, intolérables à entendre. Car comment pouvons-nous tolérer tant d’horreur et de souffrances ? Comment pouvons-nous fermer les yeux lorsque l’être humain n’est plus respecté, lorsqu’il devient une marchandise offerte (ou vendue) aux plus offrants ? Comment pouvons-nous rester inactifs alors que « nos enfants », « nos frères et nos sœurs » sont traités comme des esclaves ? Comment pouvons-nous dormir en paix alors qu’eux sont condamnés à la mort ?

Questions qui nous torturent parce que nous n’avons souvent aucune réponse à offrir. Pouvons-nous au moins ne pas les oublier, là où nous sommes ? Une pensée, une prière, un geste de partage et d’amour, semé jour après jour autour de nous, peut déjà commencer à changer un monde trop souvent superficiel en un monde plus fraternel.

Là où nous sommes, puissions-nous être de ceux et celles qui par un sourire, une main tendue, un geste fraternel apportent un rayon d’espoir sur un visage dévasté par la souffrance et le mépris.

vol. 118, no 2 • 30 septembre 2013

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