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PEUT-ON VRAIMENT RESTER CATHOLIQUE ?

AU COEUR DES MOTS

Joseph Doré, Peut-on vraiment rester catholique? Un évêque théologien prend la parole, Bayard, Paris, 2012, 112 pages.
L’amour de Dieu et l’amour du monde sont unis. Au centre de cet équilibre, la conscience vive, comme l’apôtre Paul, « je sais en qui j’ai mis ma foi » (2 Tm 1, 12)

L’évêque de Strasbourg qu’était Mgr Joseph Doré, maintenant à la retraite, assume pleinement sa responsabilité pastorale bien que dégagé de multiples responsabilités. Comme il le dit en conclusion, ce choix de la foi catholique et chrétienne est une chance pour le monde.

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Ayant dit cela, reste la question de comment croire au Christ Jésus aujourd’hui. Le désarroi de beaucoup est grand et envahit tout.

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Ce qu’il nous livre est un véritable témoignage et tient en même temps du manifeste. La retraite, le retrait de l’action intense que génèrent le travail et ses responsabilités a provoqué chez lui une réflexion profonde sur le sens et le pourquoi de son existence ; « je n’avais plus de tâches à accomplir… je n’étais plus doyen ni professeur de faculté… je ne faisais plus de cours… je n’avais plus la charge d’un diocèse… que faire maintenant ? pour qui et pourquoi ? » (p. 15).

Se retrouvant devant «le reste de sa vie» , la question de fond, incontournable, vient : qu’est-ce qui compte véritablement?. Et si c’est l’Église, Dieu, l’Évangile?, alors qu’est-ce qui m’amène là?

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Trop d’événements amplifient ces interrogations : les scandales de la pédophilie, l’intégrisme intérieur à l’Église, la triste histoire de Maciel, le fondateur des Légionnaires du Christ, menant une double vie ; « cette Église, ce n’est plus vraiment la nôtre; on ne s’y reconnait pas… qu’est-ce qui se passe ?… dans quel monde vivent ces gens là ? » (p. 28) Ce n’est plus une question pour soi seul qui se pose. Mais quel est, dans ce contexte, l’avenir même de l’Église ?

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Mgr Doré avait commencé, dans un ouvrage précédent publié en 2011, une réflexion fondamentale sur sa foi chrétienne personnelle en ce monde. Tout est à cause de Jésus.

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Cette interrogation se poursuit ici, plus large, englobant l’avenir même de l’Église.


Le chapitre 2 cerne le cœur de sa réflexion qui se déploie et précise les conditions de la foi du croyant. Nous sommes chacun confronté au sens à donner à notre vie. Nous partons de cette incontournable question. Elle nous amène à préciser à quoi et à qui donnons-nous notre confiance. Faire confiance ne va pas de soi quand nous sommes plongés dans l’éclatement de conflits destructeurs, de morts et de tortures, de fraudes et de corruptions incompréhensibles, de cataclysmes aveugles.

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Il entre lentement dans une démarche de confiance et de croire, se tourne vers la foi qu’il a choisi d’approfondir à travers les études de théologie, passionnément. Cet engagement dans la foi, poursuivi pour comprendre le monde, se vit alors comme un service. « …il ne s’agit en rien pour moi de quitter le monde, mais de le servir » (p. 44). L’amour de Dieu et l’amour du monde sont unis. Au centre de cet équilibre, la conscience vive, comme l’apôtre Paul, « je sais en qui j’ai mis ma foi » (2 Tm 1, 12).

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Le choix est fait et mis à l’épreuve tout au long des engagement que la vie lui réserve. Mgr Doré est conscient que c’est là une grâce et un don de Dieu. Mais pour autant, ce choix demeure un combat, il est le fruit d’un travail exigeant au quotidien.

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Le monde change, la foi ne se pose plus comme jadis, elle ne va pas de soi. Elle est confrontée à de profondes interrogations qu’apportent les grandes idéologies. « …comment continuer de dire “je crois” si le “je” se voit de partout soupçonné, suspecté, dénoncé, “dé-posé” ? » (p. 48).

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Il n’y aura de chances pour la foi que si l’on parvient à la faire apparaître comme un acte de décision, un acte de liberté, un acte d’intelligence. Elle sera une foi confessante et critique.

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Les réalités présentes offrent des possibilités d’avenir différentes pour l’Église. Elles portent une espérance, non pas de retrouver ce qui a existé, mais de faire du neuf.


Pour y arriver, il faut ouvrir les yeux sur ce qui se passe. Que la suffisance prenne fin. Et que l’on reconnaisse que le bien et la vérité sont là présents en chacun.

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Il est urgent de retrouver l’essentiel de notre héritage, de la foi chrétienne. Autour du prochain, autour du mystère qui est en chaque personne, face au mal qui défie toujours l’amour.

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Il incombe au croyant chrétien de témoigner, de rendre compte de sa foi au Ressuscité. « Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ » (Rm 8, 38).

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Tout ce chemin à cause l’homme et par amour pour l’homme. « Faire exister l’Église comme vraiment servante des hommes tels que Dieu les lui donne à aimer » (p. 91).

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Ce texte, chargé de questionnements, ouvre à l’espérance et en trace la voie.

vol. 119, no 2 • 15 mars 2014

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