L’expression est du cardinal de Paris, feu Jean-Marie Lustiger, juif devenu chrétien à 14 ans, ayant grandi dans un univers laïc, étranger à toute forme de cléricalisme.
Les débats de laïcité en cours et qui prédominent sont le reflet d’une société en profonde mutation et à la recherche d’une identité qui puisse continuer à nous rassembler.
Nous parlons beaucoup de religion, de sa place, publique ou privée. Il est peu question de foi.
Le croyant, comment vit-il sa foi dans ce contexte de laïcité et de sécularité ? Il ne peut supporter la division à l’intérieur de lui. Il cherche à faire l’unité de son être, joindre sa foi, ses valeurs et ses engagements comme citoyen.
Les cinq (5) textes que nous vous présentons dans ce numéro abordent sous divers angles la question que pose le dossier : « montrer sa foi dans la rue ? »
« Libération de la foi », c’est le premier texte que signe Denise Lamarche. Une expérience de libération personnelle, parce qu’une expérience de rencontre personnelle avec le Dieu de Jésus-Christ. Rencontre qui ouvre au respect de l’autre.
« Croire au grand jour… » est bien autre chose que le prosélytisme. Ce deuxième texte, sous la plume de Jocelyn Girard, souligne l’exigence du dialogue alors que notre univers devient pluraliste. Les enjeux de société sont immenses et concernent chacun. Le croyant y participe avec sa foi, dans un dialogue respectueux avec l’autre.
« Paix mon voisin », est le troisième texte, fruit d’un beau témoignage d’un collaborateur de tradition musulmane. Mohand Tessa illustre bien une attitude attentive d’écoute de l’autre et de sa tradition et une capacité de vivre la paix concrète dans des relations harmonieuses et respectueuses de nos différences.
« Croire et pratiquer sans ostentation », en quatrième texte, nous apporte le regard d’Aubert Bertrand, capucin, sur un exercice de la foi vécue dans la simplicité. À la manière de François d’Assise, témoigner de sa foi « sans faire de procès ni dispute », reconnaissant la soumission avant la domination. Soutenir une présence authentique auprès de ceux qui nous entourent, si différents soient-ils.
Un cinquième texte, « une minorité qui conquiert ses droits, un avantage pour tous », de Pierre Viau, capucin, met en valeur l’enrichissement socioculturel dont bénéficie une société qui accueille la vitalité de ses minorités.
La foi de chacun, au sein de chaque tradition de foi, est susceptible d’inspirer bienveillance, mansuétude et tolérance.
Nos chroniques, cette fois-ci, aborderont « l’écologie », « la quête spirituelle », les « paroles de Claire et François » sans oublier les « gens qui nous inspirent ». Nous vous présentons une double chronique sur l’histoire franciscaine, celle des Sœurs de Saint François d’Assise et celle de l’ordre franciscain séculier. Ce sont autant de lieux où l’appel de l’Esprit se manifeste parce que des êtres habités l’accueillent dans le silence et agissent dans la foi.
Nous espérons que les textes de ce numéro susciteront votre réflexion et vos commentaires. Tant de défis nous interpellent dans notre monde en transformation où l’homme et la femme veulent vivre et grandir.