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GENS QUI INSPIRENT

MARIE-JOSÉE LORD, D'HAÏTI AU MONDE ENTIER

Cette étonnante soprano à l’allure de diva est une force de la nature par sa personnalité, la profondeur de ses convictions, le mystère de sa voix et sa sagesse qui dépasse la somme de ses années.
Mais la griserie de cette notoriété juvénile le laissa de plus en plus sur sa faim. La gaité d’agapes bien arrosées, souvent prolongées par de bruyantes sarabandes dans les rues endormies d’Assise finirent par ne lui laisser qu’un peu de cendre entre les doigts. Sa vie était de plus en plus dénuée de joie. Il pensa un moment pouvoir combler ce grand vide par l’acquisition d’une gloire chevaleresque. Mais ce ne fut qu’un rêve.

Orpheline de mère en bas âge, élevée par un père qui travaille dans les champs de canne à sucre, Marie-Josée, cadette de la famille, est rapidement placée en maison de nutrition à Port-au-Prince. Puis un jour, le père accepte que sa fille soit confiée à l’adoption internationale. Sept semaines plus tard, un couple de Lévis, stagiaire en collaboration internationale, se présente et l’enfant, au sourire bien senti, leur tend les bras…

Le couple et l’enfant reviennent au Québec en plein automne. L’enfant est frileuse et ne parle que créole, ce qui rend le voyage pénible. Toutefois, entourée d’amour et installée dans un bien-être inconnu, elle s’adapte aisément et évolue rapidement. Les parents remarquent que, dans la maison, un instrument l’attire, le piano du salon et la musique qu’il produit sous les doigts magiques de la mère adoptive. Quand celle-ci s’éloigne, Marie-Josée s’y assied et fait défiler les notes goûtant avec plaisir la magie des sons.

À 7 ans, elle demande d’apprendre le piano; à onze ans, elle ajoute le violon mais un accident à l’épaule l’oblige à abandonner l’instrument. À 17 ans, elle entre au Conservatoire afin de poursuivre sérieusement le piano. Capable d’apprécier ses limites en tant que pianiste, elle se prend à imaginer un avenir assez sombre dans cette voie car dira-t-elle, « entre l’instrument et moi, ça ne cliquait plus ». Elle lorgne alors du côté de la psychologie. « Je n’étais plus passionnée par le piano, mais c’est lorsque j’ai pris la décision de l’abandonner que j’ai découvert le chant et là, ça été un coup de foudre! À l’Atelier du Conservatoire, j’ai entendu une répétition des Noces de Figaro et ça été un coup de foudre! Je veux chanter ! »

Elle a 20 ans... elle passe des auditions pour s’inscrire au Conservatoire en chant. « J’avais déjà une très bonne base en musique, un premier prix en solfège, je pouvais me concentrer sur l’apprentissage de cette nouvelle discipline ». Craignant d’être démotivée, elle demande à son professeur de la maintenir à un niveau avancé afin de soutenir son attention. En contre partie, les notes sont inférieures à ce qu’elles auraient pu être en raison des difficultés qu’elle s’imposait. C’était difficile pour l’ego mais c’était aussi le défi qu’elle se donnait. Au troisième cycle, elle avait atteint le niveau qu’elle désirait.

Elle décroche quelques contrats à Québec et donne ses premiers récitals; puis en 1999, elle se lance un nouveau défi : s’installer à Montréal. La première année est désolante ; elle sent qu’elle n’est pas forcément accueillie à bras ouverts car la compétition est énorme. Après un an de solitude, elle connaît des difficultés au niveau de la voix et se sent incapable de se présenter aux auditions. Trois années d’introspection où elle dira « Ça aide à rester humble et à mesurer le chemin qui reste à parcourir ».

En 2004, elle entre à l’Opéra et la critique découvre une soprano envoutante et une très bonne actrice rendant l’émotion du texte avec un naturel viscéral. La carrière est lancée! Marie-Josée chante sur les scènes du monde, dans les églises paroissiales comme dans les événements-bénéfices de moins d’envergure avec la même aisance. Elle s’engage avec Médecins du monde dans des causes humanitaires. Elle chante des chants sacrés de façon à témoigner de sa foi et manifester l’action de Dieu dans sa vie. Cependant, elle n’a jamais oublié Haïti. Elle est parfaitement consciente de sa situation privilégiée et veut redonner à son pays, surtout aux jeunes, le don que la vie lui a accordé.

vol. 120, no 5 • 15 décembre 2015

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