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LA CONFORMITÉ AU CHRIST

SUR LES PAS DE FRANÇOIS D'ASSISE… PAR LA PHILATÉLIE

La stigmatisation et les « conformités »
Dans la chronique précédente, nous avons raconté par le biais de la philatélie que François avait été exaucé en sentant « dans son corps ce que le Christ avait enduré à l’heure de sa Passion ». En étant marqué des cinq plaies du Christ, cela fit de lui un crucifié ; mais l’heureux événement eut aussi comme effet d’être, plus tard, à l’origine du plus célèbre des logos, celui de la famille franciscaine à qui on donnera le nom de « CONFORMITÉS ». 
En effet, Barthélémy de Pise, moine franciscain de la fin du XIVe siècle, écrivit un ouvrage portant le titre De la conformité de la vie du bienheureux François à la vie du Seigneur Jésus notre rédempteur. Ce logo montre sur une croix latine ou sur un « Tau », le bras nu du Christ et sa main stigmatisée qui s’entrecroise avec le bras de François et sa main stigmatisée sortant d’une manche de sa bure. 

Les propos de Barthélemy mettaient beaucoup d’emphase sur diverses ressemblances entre François et le Christ en en faisant même un « autre Christ » ; il n’en fallait pas plus pour que naisse le plus célèbre logo franciscain avec sa construction graphique et la disposition symétrique de ses éléments.


À l’examen de la photo 1 (Enveloppe avec timbre du Chili), le dit logo qu’encercle un cordon apparaît ici dans une oblitération Premier Jour sur une émission du Chili commémorant le 750e anniversaire de la mort de Saint François. Tel que décrit précédemment, on y voit s’entrecroisant sur le « Tau » le bras de François et le bras nu du Christ qui continuent de rappeler le grand désir du Saint d’Assise de conformer sa vie à celle du Christ et d’où le nom du logo « Les conformités ». Le timbre sur lequel l’oblitération a été apposée est une création en lithogravure par la “Casa de Monada” (Hôtel de la monnaie) du Chili .Il a été émis en 1977 et sa valeur nominale de 5 pesos est celle nécessaire pour l’envoi d’une lettre à l’intérieur du pays.

photo 1

UN BLASON À L’ORIGINE DES «CONFORMITÉS»

Ce serait le blason qu’avait choisi saint Bonaventure lors de son élévation au cardinalat qui aurait inspiré le graphisme actuel des « Conformités ». Sur un tableau attribué à un peintre flamand de la fin du XVe siècle consacré à saint Bonaventure, on y voit à côté du chapeau du cardinal un écusson qu’illustrent deux mains croisées que transperce un même clou. Il semble que Bonaventure voulait signifier par ce choix que par sa profession, tout Frère mineur doit se considérer comme définitivement attaché au Christ. L’inspiration première des « Conformités » viendrait donc de cet écusson, puis il y a eu évolution : des deux mains que reliait un même clou on est passé à deux mains croisées sur une croix pour commémorer désormais la conformité de François au Christ par les stigmates.

DES AJOUTS AUX «CONFORMITÉS»

Dans le monde de la philatélie , les oblitérations ont une grande importance car elles contiennent de nombreux renseignements depuis le lieu, la date et parfois l’heure de l’envoi et, quand celle-ci est illustrée , elle ajoute des informations supplémentaires très précieuses pour les philatélistes qui font des collections thématiques. Dans ce type de collection , de telles oblitérations constituent des pièces philatéliques. « Les conformités » apparaissent souvent sur diverses émissions comme forme d’oblitération à laquelle on ajoute d’autres éléments pour compléter la dimension franciscaine du message comme des rameaux d’oliviers avec la devise « Paix et Bien » Pax et Bonum.

Sur cette deuxième pièce philatélique, « Les conformités » y apparaissent de nouveau avec en plus la devise franciscaine PAX ET BONUM « PAIX ET BIEN » (ci-haut à droite) à l’intérieur d’une oblitération dite double cercle commémorant la fermeture de l’année franciscaine 1976-77 sur un timbre émis le 2 octobre 1976 pour le 750e anniversaire de la mort de saint François. Le graveur M. Tuccelli a réalisé ce timbre en taille douce d’après un 1er portrait de saint François qui aurait été exécuté de son vivant vers 1223 et qu’on peut voir dans la chapelle saint Grégoire le Grand sur une fresque de l’église inférieure construite sur la grotte sacrée de Subiaco. D’une valeur nominale de 150 lires, le tirage de ce timbre fut de 15 000 000.

Des rameaux d’oliviers sont ajoutés parfois aux « Conformités sur certaines émissions » (photo 3) comme on peut le voir sur un timbre émis par la Colombie en 1954 pour souligner le 400e anniversaire de la première communauté franciscaine en Colombie.

L’administration postale de l’Inde, sur un timbre qu’elle a émis en 1983 pour souligner le 8e centenaire de la naissance de François a utilisé « Les conformités » comme sujet graphique pour l’oblitération en Premier Jour mais en le modernisant et en y ajoutant la fleur emblématique du pays, un lotus. (photo 4)


La première fois que “Les conformités” ont été utilisées comme illustration mais en sujet secondaire, ce fut sur un timbre de l’Italie émis le 11 juin 1923 (photo 5), dans un des 4 médaillons du timbre et dont il a déjà été question dans la première chronique de la présente série. Dans une émission plus récente, par la République de Hongrie, en 2009, pour le 800ème anniversaire de la fondation de l’ordre des franciscains par saint François, « Les conformités » y apparaissent au centre du timbre.

ACTUALITÉ DE FRANÇOIS

photo 2

photo 3

photo 4

photo 5

Ce sujet dans le monde philatélique franciscain est loin d’être épuisé car il a été largement utilisé comme sujet de timbres ou comme illustration au coeur d’une oblitération. Il reste qu’il nous a permis une fois de plus de constater que la vie de François, comme sa spiritualité, sont toujours d’actualité et que par le biais de la philatélie elles nous rejoignent spirituellement d’une façon moderne. Dans une prochaine chronique, je mettrai mes lecteurs au parfum d’un autre symbole franciscain encore plus populaire, LE TAU et que la philatélie a également exploité.

photo 6

vol. 120, no 1 • 15 janvier 2015

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