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HÉRITER D'UNE RELIGION OU CHOISIR UNE SPIRITUALITÉ

ÉDITORIAL

Hériter d'une religion ou choisir une spiritualité. Nous avons retenu ce thème, titre de notre dossier, comme traduisant bien le paradoxe vécu dans nos sociétés. En effet nous assistons à un déclin du « religieux », une désaffection marquée qui se traduit par la diminution de la pratique religieuse dans les églises ; d'ailleurs celles-ci ferment en nombre important. En même temps s'observe une recherche intense de spiritualité, d'activités de formation, d'ateliers de méditation, de formes d'expressions spirituelles, de rites qui ne veulent pas se référer à une religion. C'est une quête authentique.

Nous vous présentons 4 textes dont un premier est rédigé par Yvon Théroux sur Le sacré, le spirituel et le religieux. Afin de voir clair et discerner entre toutes ces réalités, ce qui les distingue et ce qui les associe. Ce texte avait paru dans NRFWEB le 30 septembre 2013. Nous le republions.

Le 2e texte est de J.G. Larin, un retraité actif qui réfléchit et se demande si la spiritualité est un relais de la religion ; pourrait-elle être une fuite ? Le renouveau religieux est lent et se fait attendre dans nos églises. La voie de l'intériorité, l'accès à son temple intérieur est le chemin à prendre pour trouver la lumière qui éclaire sa vie et ouvre sur un sens à donner. Toute spiritualité trouve ses racines au sein de chaque religion.

Le 3e texte est une collaboration de Samia Amor, une femme croyante de foi musulmane, qui décrit avec finesse et nuance le cœur intérieur de sa foi . Elle commence avec cette citation :

Il ne s’agit que d’un seul et même amour, et c’est dans le livre de l’amour humain qu’il faut apprendre à lire la règle de l’amour divin. (Rûzbehân)


Ce regard d'une croyante musulmane nous montre que l'expérience spirituelle, la recherche de Dieu, parle un langage commun, d'une foi à l'autre. C'est le seul et unique Dieu qui nous cherche et nous travaille dans notre désir.

Le dernier texte est le mien : Le Dieu Vivant. Il n'est pas une création de notre esprit. Bien qu'il soit insaisissable, c'est un Dieu qui vient vers nous, il intervient, pris de compassion devant la misère de son peuple. Nous préférons parfois lui substituer ces idoles que nous nous créons pour les contrôler selon nos propres desseins. Si nous entrons en nous-même et que nous nous laissons toucher, nous le rencontrerons dans l'amour et la compassion pour la personne proche de nous.

Les chroniques sont nombreuses encore une fois : l'écologie porte sur une déclaration des Églises vertes, la philatélie sur le TAU de François, l'histoire franciscaine sur le début de cette étape critique du déclin, la quête spirituelle dans sa dimension de maturité, Paroles de François et Claire sur une expérience de Claire en contemplation constante du Christ, Gens qui inspirent sur une expérience de Mohamed Lofti qui redonne dignité et espérance à des hommes derrière les barreaux, Poésie qui nous offre une réflexion sur la redécouverte que l'être humain est spirituel par essence, et que nous vivons peut-être un heureux naufrage.

Devons-nous vraiment choisir entre une religion reçue en héritage, et une spiritualité ? N'est-ce pas plutôt un défi de redonner vie à une spiritualité enfouie dans une tradition religieuse délaissée, sclérosée et que nous n'avons jamais vraiment creusée, pour en faire jaillir la source vive qui n'attend que cela ?

François lui-même avait parcouru ce chemin d'une église en plein désarroi, dans une société en mutation, qui ne demande qu'à être reconstruite. Sa quête intérieure le mena à la rencontre du Christ au sein de la communauté à bâtir et des frères à servir.

Le sondage est complété. merci à chacun de vous. Nous vous reviendrons au prochain numéro pour vous en communiquer les résultats et les choix que nous faisons à partir de vos commentaires.

BONNE LECTURE

vol. 120, no 2 • 15 avril 2015

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