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PAROLES DE CLAIRE ET FRANÇOIS

FRANÇOIS ET LA JOIE DE L'ÉVANGILE

François d’Assise fut tout le contraire d’un « saint triste » qui, selon le dicton bien connu, ne saurait être qu’un « triste saint » – un personnage morose, sombre, voire éteignoir et, par conséquent, sans attrait, et qui donc n’aurait de saint que le nom. François, au contraire, avait un don d’attraction remarquable qui se manifesta d’abord dans l’exubérance joyeuse d’une jeunesse dorée, étayée sans doute par la fortune de son père, Pietro di Bernardone, riche négociant en textile.
Mais la griserie de cette notoriété juvénile le laissa de plus en plus sur sa faim. La gaité d’agapes bien arrosées, souvent prolongées par de bruyantes sarabandes dans les rues endormies d’Assise finirent par ne lui laisser qu’un peu de cendre entre les doigts. Sa vie était de plus en plus dénuée de joie. Il pensa un moment pouvoir combler ce grand vide par l’acquisition d’une gloire chevaleresque. Mais ce ne fut qu’un rêve.

Le chemin qui le mènera à la « vraie joie », il le découvrit enfin quand, dans la petite chapelle de Saint-Damien, il accepta l’interpellation du Christ : « Va, François, répare ma maison qui, tu le vois, se détruit entièrement. » Réparer la maison de Dieu deviendra la mission de sa vie. Une mission exigeante qui entrainera une rupture avec son père et l’abandon définitif de la sécurité financière d’un avenir de riche drapier.

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Puis, ce n’est que par étape qu’il découvrit l’ampleur de la mission confiée. Il a d’abord crû qu’il s’agissait de consolider la petite chapelle de Saint-Damien qui visiblement avait besoin de réparation. Pour cela il devint maçon. Puis il comprit que la maison de Dieu à réparer était l’Église qu’il fallait consolider avec le ciment de l’Évangile. François devint alors prédicateur – par la parole, mais surtout par son style de vie. Un peu plus tard, alors que les empires chrétiens et musulmans s’affrontaient en Égypte, sa vision de la maison de Dieu s’étendit à l’humanité entière : tous les fils et filles du Père céleste que le Fils était venu « rassembler dans l’unité ». François devint artisan de paix. Finalement il comprit que c’est l’ensemble de la création qui était la maison de Dieu à réparer. De chaque être de l’univers, il parlait comme d’un frère ou d’une sœur. Il était devenu « frère universel ». Pour ne pas perdre de vue la mission confiée, il voulut chaque jour reprendre avec le Christ les paroles du psaume adressées à Dieu : « Le zèle de ta maison m’a dévoré ».

François avait tout abandonné pour suivre le Christ, son Seigneur et Maître, dans sa mission de « réparateur de la maison de Dieu ». En retour il reçut la richesse d’une fraternité à la dimension de l’univers. À ce sujet frère Thomas de Celano, son premier biographe, écrit : « Qui pourrait nous décrire la douceur inondant son âme lorsqu’il retrouvait dans les créatures la sagesse, la puissance et la bonté du Créateur ? À contempler le soleil, la lune, le firmament et toutes ses étoiles, il sentait monter au cœur une joie ineffable. »

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Entouré de cette fraternité universelle, François découvrait avec toujours plus d’intensité la vérité de cette parole du Christ à ses disciples : « Je vous dis ces choses pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ». Même les souffrances physiques qui marquèrent ses derniers années – y compris celles que lui causèrent les marques de la passion du Christ imprimées dans ses mains, ses pieds et son côté – n’atteignirent pas la joie qui l’inondait. Au moment de sa mort il voulut que des frères chantent « à haute voix et d’une âme joyeuse » le Cantique des Créatures « qu’il avait composé et auquel il avait ajouté la strophe : Loué sois-tu, Seigneur, pour notre sœur la mort corporelle ». Ainsi « il accueillit la mort en chantant. » Il ne lui restait plus qu’à être accueilli par ces paroles : « bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître. »

Le don d’attraction du jeune François se purifia et s’épanouit pleinement dans son engagement à la suite du Christ. Tout comme elles couraient pour entendre le charpentier de Nazareth, les foules coururent pour entendre son disciple François. Telle est la force d’attraction de « la joie de l’Évangile ». C’est à cette même expérience que nous convie le pape François dans son exhortation du même nom : La Joie de l’Évangile.

vol. 120, no 5 • 15 décembre 2015

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