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PRÉSENCE DES FRANCISCAINS-RÉCOLLETS 
EN NOUVELLE-FRANCE (3)

HISTOIRE FRANCISCAINE D'ICI

À Montréal, un modeste couvent avec chapelle - consacré à Saint-François d’Assise - est d’abord construit en 1692 ; un second, beaucoup plus imposant, avec une chapelle assez remarquable, lui succède à partir de 1703 (image haut de page). En novembre 1796, alors que seuls deux Récollets y habitent encore, le Gouvernement réquisitionne le couvent pour ses troupes. On pourra continuer de faire les offices religieux dans une chapelle adjacente jusqu’en 1813, alors que meurt le dernier prêtre récollet au Canada, le père Louis Demers. En 1867, le couvent et sa chapelle, après avoir appartenu depuis 1818 aux Sulpiciens et avoir servi aux Irlandais, seront vendus et rasés pour faire place à des édifices commerciaux.
La vie quotidienne des Récollets à Québec, Trois-Rivières et Montréal nous serait beaucoup mieux connue si les archives de ces couvents n’avaient été détruites par le feu.
IMPACT DES COUVENTS

Comme l’a écrit le franciscain Hervé Blais, “les trois couvents de Québec, Trois-Rivières et Montréal restent durant toutes ces années des centres de prière, de counselling spirituel et de diffusion des pratiques de dévotion traditionnelles dans l’Ordre franciscain. Le père Hugolin Lemay, ajoute-t-il, a déjà publié des études documentaires sur la dévotion des Canadiens envers saint Antoine de Padoue dès ces temps lointains. Le Tiers-Ordre de Saint-François d’Assise est aussi en honneur chez les Récollets dès leur retour en 1670. À Montréal notamment, il survivra encore longtemps à leur extinction”. Ajoutons que la vie quotidienne des Récollets à Québec, Trois-Rivières et Montréal nous serait beaucoup mieux connue si les archives de ces couvents n’avaient été détruites par le feu ou n’étaient, semble-t-il, irrémédiablement disparues.

PRÉSENCE EN PAROISSES

Par ailleurs, quand on considère le ministère exercé par les Récollets en milieu paroissial, à l’époque de la Nouvelle-France et au début du Régime britannique, on remarque que presque toutes les vieilles paroisses du Québec actuel ont eu, plus ou moins longtemps, plus ou moins souvent, des Récollets pour desservants et curés. Ainsi, de 1701 à 1769, ceux-ci exercent les fonctions curiales à Rimouski, Trois-Pistoles et l’Isle-Verte. Cependant, déjà en 1702, le dévouement des Récollets en paroisse n’avait pas échappé au Gouverneur, Louis-Henri de Callières, qui écrivait: “On ne peut être plus exact que les Récollets sont et ont été de tous temps à remplir les cures les plus ingrates, les plus abandonnées, et où on attache les moindres suppléments. Je suis témoin qu’il ne demeure à leur couvent que des infirmes, des vieillards et de jeunes religieux qui ne sont pas encore approuvés pour les confessions et les prédications”.

INTERDICTION DE RECRUTEMENT

À l’époque de la Conquête, on compte environ 45 Récollets en Nouvelle-France, alors qu’en 1739 il y en avait 56. En réalité, la proportion est alors de 3 prêtres séculiers pour 2 Récollets et de 2 Récollets pour un Jésuite. À partir de 1763, les Autorités britanniques interdisent aux Récollets - tout comme aux Jésuites - toute forme de recrutement. Entre 1784 et 1790, le Commissaire provincial Félix de Bery osera quand même admettre à la profession religieuse 11 jeunes recrues. Mais l’Évêque de Québec, Mgr Hubert, muni de facultés romaines, leur permettra de se séculariser le 14 septembre 1796, soit une semaine après qu’un violent incendie eut détruit de fond en comble leur couvent et leur chapelle, dont la façade donnait sur la Place d’Armes actuelle, près du Château Frontenac. En échange d’une modeste pension aux derniers Récollets, le Gouvernement prit alors possession des décombres et du terrain des Récollets…

Après 1800, hormis 2 prêtres et 1 frère lai décédés respectivement en 1804 et 1813, les 11 autres Récollets encore vivants sont sécularisés; ils ont donc la permission, tout en demeurant religieux, de vivre hors d’un couvent religieux. Les derniers frères à disparaître sont Louis Bonami dit Martinet mort à Québec en 1848, et Paul Fournier trépassé à Montréal la même année, tandis que Marc Coutant s’éteindra à Saint-Thomas de Montmagny en 1849. Avec le retour des Franciscains et des Capucins, vers 1890, la vie et la spiritualité franciscaines, portées entre-temps par quelques membres du Tiers-Ordre de Saint-François, reprendra vigueur au Canada et portera des fruits jusqu’à nos jours.

Source : Odoric Jouve et alii, Dictionnaire biographique des Récollets missionnaires en Nouvelle-France. 1615-1645 et 1670-1749. Montréal, Bellarmin, 1996. LXXXVI + 903 p. Voir surtout p. XXXV-LXIV.

vol. 119, no 1 • 15 janvier 2014

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