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ÉDITORIAL

ESPÉRANCE

Remettre l’autre debout. Souvent aussi, accepter que l’autre nous remette debout. Toutes les contributions de ce numéro pointent dans la même direction: l’espérance. Celle-ci me semble émerger dans la relation. Tout au long de sa vie publique, Jésus cultive cette relation avec son Père, dans la prière. À maintes reprises, les textes nous disent qu’il se retire pour prier. Il y puise certainement sa confiance, sa détermination et son amour. Il nous invite à se mettre à sa suite. Une relation, dans la confiance, nous tient debout. Dans la tradition chrétienne, notre espérance se bâtit dans une relation forte avec la personne de Jésus Christ.

Je vous invite à découvrir, dans ce numéro de la NRF, cette invitation à la relation qui ouvre sur l’espérance. Ce thème de notre dossier est abordé par divers aspects. Lyne Groulx nous parle de son travail de catéchète. Elle a développé des images fortes que j’aimerais bien lui emprunter. Pour elle, afin que les paroles de Jésus prennent vie, « elles doivent devenir paroles dans notre bouche et nos oreilles ». Il est important pour elle de mettre côte à côte espérance et communauté.  Dans la réflexion apportée par Pierre et Manuela, je retrouve un poids semblable donné à la relation, à la communauté.  Ils parlent du « coude à coude avec nos frères et sœurs », ces partenaires dans la quête spirituelle comme dans la lutte pour une société plus juste. François Poulin est un travailleur social. La première chose à établir dans son travail, c’est d’établir un lien de confiance. Rendre possible une relation pour y semer de l’espérance.

Le survol du travail fait par le Centre de services de justice réparatrice, sur ce chemin, est éloquent. Il cherche à reconstruire des liens et réinsérer les acteurs dans le tissu social. J’ai toujours cette parole d’Estelle Drouvin dans la tête. Elle parle du travail du CSJR comme « la création d’un espace de confiance où les gens puissent se parler »

Dans les chroniques, nous marchons dans les mêmes traces. Lévi Cossette, dans la chronique En Pleine Action, nous parle de Jean, un homme très handicapé, à 56 ans, qui se retrouve, de nouveau, dans une famille d’accueil. C’est un temps d’espérance qui s’ouvre. « Tous les membres de la famille et de la famille élargie ont été les artisans d’une intégration de Jean à une vie sociale et familiale authentique », écrit Lévi Cossette. Jean est réintégré dans la communauté en tissant des relations signifiantes. La chronique Gens qui inspirent nous présente l'expérience de Johanne Liu sous le titre Quand le désir de servir se déploie. Johanne Liu, présidente de médecin sans frontières, nous parle du don d’espérance qui réside dans le service auprès des plus démunis.

Enfin, tant  dans la recension du livre de François Cheng par Gaston Sauvé que dans le récit de pèlerinage que nous racontent trois pèlerines récemment revenues d’Assise, on nous parle d’une espérance qui a germé d’une relation forte avec François. Celui que François Cheng appel Le Grand Vivant, s’est manifesté tout particulièrement  à lui aux Carceri, justement là où « il est allé à la rencontre des blessés de la vie, des déclassés, des déshérités » […]

Le récit de trois femmes engagées qui ont fait le pèlerinage d'Assise d'une durée de 20 jours, nous apporte une telle proximité de l'impact de François et de sa manière de suivre Jésus. Chacune vit cette rencontre bien différemment, selon les lignes de force de sa personnalité.

Dès la naissance, l’être humain cherche à entrer en relation [Lytta Basset]. L’histoire biblique nous fait découvrir un Dieu qui cherche à entrer en relation avec son peuple. L’espérance d’Israël est marquée au fer rouge par cette relation. C’est dans l’Arche d’alliance que se tient Dieu. À cette alliance, imperturbablement, les prophètes vont inviter leur compatriote à y revenir. Cette alliance est une relation qui ouvre sur l’espérance.

vol. 121, no 4 • 15 décembre 2016

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