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Dans un style qui lui est propre, le pape François poursuit l’orientation commencée par ses prédécesseurs, mais apporte un élan nouveau et inattendu. C’est un homme de terrain, un Pasteur proche de son peuple et attentif à ses besoins.
Il suscite l’enthousiasme, donne une place centrale à son peuple, énonce les défis et prend action. L’adaptation de la doctrine aux besoins pastoraux est son souci premier, répondre aux besoins du monde actuel est ce qui le guide.
Le pape François invite les évêques à faire de l’Église catholique non la « maison de quelques-uns, mais le foyer de tous ».

Rarement l’Église catholique aura-t-elle affronté autant de défis. Devant les paroisses désertées en vieux pays de chrétienté, Benoît XVI semblait résigné à voir les fidèles devenir un « petit reste ». Rejetée par les uns et contestée par les autres, l’Église allait-elle se replier sur la défense du dogme et de la morale ? Une « nouvelle évangélisation », a-t-on conclu, s’imposait. Pourtant, accablé par les scandales au Vatican et par le fléau de la pédophilie, Benoit XVI a renoncé à sa charge.

SOUDAIN L’ENTHOUSIASME

Or, sitôt élu, le pape François a suscité dans l’Église un net enthousiasme, et ailleurs dans le monde, un vif intérêt. Par son style de vie, mais aussi par ses initiatives, le jésuite argentin laisse alors entrevoir un temps nouveau. On a sans doute moins retenu dans ses déclarations parfois surprenantes un mot fort évangélique : « Ah, comme je voudrais une Église pauvre et pour les pauvres. » Mais il aura parlé par ses gestes plus que par ses paroles.

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Ainsi l’enquête mondiale qu’il a lancée sur « la famille » auprès des paroisses et des institutions religieuses allait révéler aux évêques réunis en synode les échecs de l’enseignement catholique et le désaccord d’un grand nombre de fidèles avec les « vérités » du magistère sur la sexualité, le divorce et la participation à la vie chrétienne. Ce pape venait de laisser tout un « peuple de Dieu », gardé muet malgré Vatican II, faire une entrée discrète mais historique dans l’Église !

LE FOYER DE TOUS

Le pape François invite les évêques à faire de l’Église catholique non la « maison de quelques-uns, mais le foyer de tous ». Dans cette ouverture, il n’entend pas les remplacer. Il favorise au contraire une « décentralisation salutaire ». L’Église n’a pas à choisir entre les tenants de la tradition et les promoteurs du changement, mais à comprendre le monde actuel et à se montrer accueillante. L’heure ne serait donc plus à la défense du passé de l’Église, mais à l’écoute des exigences présentes de l’humanité.

FAIRE ÉVOLUER LA DOCTRINE

Il ne veut pas changer la doctrine, mais n’interdit pas non plus de la faire évoluer. « Il y a des normes et des préceptes secondaires de l’Église qui ont été efficaces en leur temps, mais qui, aujourd’hui, ont perdu leur valeur ou leur signification », dira-t-il à ses confrères jésuites. « Il est erroné de voir la doctrine de l’Église comme un monolithe qu’il faudrait défendre sans nuance », ajoute-t-il, évoquant la pensée d’un saint moine du Ve siècle cité au Bréviaire !

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Toutefois, si l’Église n’a pas à faire de « l’ingérence spirituelle » dans la vie des personnes, elle doit néanmoins s’employer à la correction des « disparités les plus intolérables » au sein des sociétés contemporaines. Elle doit se porter à la défense des exclus, notamment des jeunes et des gens plus âgés, des homosexuels, et des victimes de la corruption ou du « libéralisme sauvage ». Mais l’Église elle-même donnera-t-elle un témoignage exemplaire du respect des personnes ?

DES DÉFIS DÉCHIRANTS

Benoît XVI avait entrepris de réformer les finances du Vatican. Le pape François entend, en plus, y transformer les dicastères, longtemps vus comme un pouvoir de contrôle, pour en faire une intendance de service. Pourtant, l’Église catholique se heurte à un défi autrement plus crucial : l’égalité entre hommes et femmes, une question qui déchire déjà d’autres Églises. Cette fois, le pape a promis de réexaminer le « rôle des femmes dans l’Église ». Ce sera sans doute une grande mise à l’épreuve de son pontificat.

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Jean-Paul II avait clos les débats sur cette question, comme sur d’autres. Il en avait résulté un silence parmi les évêques et les théologiens. Le pape François a déclenché, au contraire, une révolution de la parole en invitant le synode à discuter d’enjeux qu’on croyait réglés. Pape, évêques et fidèles seront associés aux réponses que l’Église doit trouver autant qu’à leur mise en œuvre. Ces réponses ne seront plus toutes faites ni imposées d’en haut.

vol. 119, no 6 • 15 décembre 2014

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