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CES GENS QUI INSPIRENT

ALESSANDRA SANTOPADRE, CITOYENNE DU MONDE

« La Bible constitue le premier grand récit de la migration ; Jésus lui-même a vécu bébé, cette situation de réfugié avec sa famille. »

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« La migration fait partie de la réalité sociale du Québec. Attention ! de tenir les réfugiés responsables de tous les maux ! »

ALESSANDRA  SANTOPADRE

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J’ai connu Alessandra alors qu’elle arrivait je ne sais d’où pour œuvrer en pastorale sociale à Laval. Romaine de naissance et issue d’une famille de la classe moyenne, elle a hérité de ses parents un sens de l’accueil exceptionnel. Avant de s’établir à Montréal, cette rouquine au sourire spontané a travaillé dans de nombreux pays, mais toujours auprès de populations migrantes.

 

Tant d’années de travail humanitaire lui ont fait développer des dispositions à l’adaptabilité. Heureusement pour elle ! car cet état d’esprit s’accompagne d’une facilité à apprendre les langues au point qu’elle converse aisément, outre dans sa langue maternelle, en anglais, espagnol, français et portugais !

 

Si un premier parcours universitaire l’a plongée en anthropologie et sociologie, cette préparation professionnelle aura été supplantée par l’influence des Scalabriniens. En effet, l’enfance d’Alessandra s’est déroulée dans le voisinage de ces religieux qu’elle admire pour leur charisme d’accompagnateur des migrants. Cette véritable citoyenne du monde reconnaît chez leur fondateur « une capacité à voir la migration comme une réalité incluant le droit inaliénable de migrer, dans la liberté, pour une vie meilleure. » Parmi ces gens d’Église, il en est un qui ressort particulièrement, le Père Beniamino, auprès de qui elle s’est « imprégnée de l’esprit scalabrinien pour apprendre à marcher avec les migrants. »

 

Au fil de notre apprivoisement mutuel, j’ai découvert que cette humanitaire laïque a d’abord vécu 15 ans dans divers pays dont l’Afrique du Sud, l’Argentine, la Bolivie, Haïti, le Mozambique et les Philippines. Mais son expérience la plus marquante s’est déroulée dans le désert de l’Arizona, précisément dans la région frontalière mexicano – étatsunienne.  Elle en parle comme d’un lieu de danger où sévit le trafic humain…

 

Il n’est pas surprenant que lors de son passage en pastorale sociale de quartier, elle ait tenu à consacrer une journée par semaine dans un Centre de surveillance de l’immigration où sont gardées des personnes sans statut civique. Car les autorités semblent craindre que ces migrants disparaissent dans la brume…

 

Par la suite, elle a travaillé à titre de responsable diocésaine de l’accueil des personnes réfugiées,  période au cours de laquelle « la population québécoise a fait preuve d’un généreux engagement auprès les expatriés syriens. » Mais face au drame des migrants, les autorités diocésaines ont encouragé la fondation du Pont, une maison d’accueil pour réfugiés, située dans un ancien presbytère d’Hochelaga / Maisonneuve[1]. La Québécoise d’adoption y a été co-fondatrice

 

Lorsque je la questionne sur l’attitude post-pandémique de la population québécoise, elle constate que « la migration fait partie de la réalité sociale du Québec » Mais elle souhaite vivement qu’on planifie davantage l’accueil des nouveaux arrivants. Elle ajoutera même cette mise en garde : « Attention! de tenir les réfugiés responsables de tous les maux ! »

 

Un tel choix de vie s’inscrit dans un humanisme louable. Or et dans son cas, la foi occupe une place importante. Ne dira-t-elle pas que « La Bible constitue le premier grand récit de la migration; Jésus lui-même a vécu bébé, cette situation de réfugié avec sa famille. » Pour tenir bon dans cette mission, l’énergique Alessandra tire une partie de sa motivation de cette citation « La vérité vous rendra libre. » (Jn 8,32) Elle fait remarquer combien les nationaux ont besoin de se libérer notamment des stéréotypes.

 

Alessandra, les gens comme toi rendent la vie plus belle ! Merci !

vol. 129 no 2 • Septembre 2024

vol. 129, no 3 • Décembre 2024

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