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EN PLEINE ACTION

L’ESPÉRANCE DES GRANDS-PARENTS

L’action de Dieu est imprévisible, non mesurable, non quantifiable. Il est important de garder l’espérance en assumant la vitesse du chronomètre de Dieu.

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L’espérance produit ses fruits, et les grands-parents ont la conviction profonde qu’une prière soutenue produit ses fruits.

Une rencontre, une conversation toute simple avec Blandine et Emmanuel se termine un soir à la brunante, par une magnifique affirmation de Blandine. En parlant de ses petits-enfants, elle affirme « J’espère que les signes que je vois sont porteurs d’espérance ». Quelques jours plus tard, je me dis : « Voilà l’inspiration pour une chronique En pleine action ». Blandine, ayant appartenu à une famille fidèle à la prière quotidienne, appuie son espérance sur des fondations solides.

En premier lieu, un regard sur la famille de Blandine et Emmanuel est éclairant sur les éléments d’espérance qui viendront plus loin. Leur famille est composée de 4 enfants, dont trois ont, à leur tour, fondé une famille. Le 4è nourrit un projet de famille lui aussi. Leurs 4 enfants, âgés entre 50 et 40 ans ont vécu dans un environnement de famille chrétienne de leur époque. Ils ont vécu et célébré les cérémonies rituelles de leur époque : pardon, eucharistie, confirmation, supportés par un contexte social favorable. Les trois enfants, de la tranche d’âge 35-45 ans, sont entrés, avec leurs conjoints, dans la culture religieuse contemporaine, fortement décrochée de l’institution ecclésiale. Deux familles ont présenté leurs enfants au baptême, sans plus. Il s’agit des deux plus âgés de leurs enfants. La plus jeune famille vit un questionnement sérieux face à l’Église et a décidé de ne pas faire baptiser les enfants.

Les parents Emmanuel et Blandine, si l’on excepte une réaction de quelques années d’éloignement de l’Église, ont fréquenté fidèlement l’Église. Cet éloignement a été la réaction à une épreuve à un de leurs enfants, difficile à traverser. Ils se sont questionnés sur la « Bonté » de Dieu, comme il est fréquent de l’entendre encore aujourd’hui. Le mouvement de prière charismatique a replacé les choses lorsque Blandine découvre, attribuée à Jésus, la belle citation : « Lorsque tu  souffrais, je souffrais avec toi ». La prière a corrigé la fausse vision de Dieu qui n’est aucunement la cause de quelque épreuve que ce soit. Il est bon de noter que Blandine et Emmanuel ont vécu pendant 40 ans un authentique engagement en Église qui dure encore.

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ESPÉRANCE EN L’ŒUVRE DE DIEU

Blandine aime répéter, comme témoignage de vie, qu’elle prie chaque jour pour ses enfants et petits-enfants en les nommant par leur nom. C’est là son espérance que l’action de Dieu se manifeste chez les siens. À cette intention de prière, elle en ajoute une autre qui s’envole en direction nord-est et sud-ouest de la planète entière. Son espérance en l’œuvre de Dieu, en l’action de l’Esprit-Saint, est profondément enracinée chez elle. Le terreau est donc bien préparé pour parler des bourgeons d’espérance qu’elle voit apparaître chez ses petits-enfants comme des fleurs dont les pétales s’ouvrent à la lumière. Dans chacune des trois familles, très peu expressives de leur foi qui possède ses secrets, il se passe quelque chose de spécial. Les mots du début : « J’espère que les signes que je vois sont porteurs d’espérance » se changent en consolation spirituelle. Dans chacune des trois familles, un des enfants est branché sur la spiritualité, sur Dieu, sur Jésus, chacun selon son espérance.

DES FRUITS DE LA PRIÈRE

Commençons avec Louka, âgé de 14 ans, dont les parents ont l’air de vivre une sorte de neutralité spirituelle, qui demande une Bible à ses parents. Il a été baptisé chez les Anglicans, la religion de sa mère. En cherchant à savoir d’où vient cette inspiration, les grands-parents à qui on a acheminé la demande d’une Bible, demeurent bouche-bée. Grand-maman est tout simplement sans mots pour sortir timidement que la source d’inspiration pourrait être des amis anglicans ou autres, le contact avec la Bible étant plus développé chez eux. Le fait demeure que la demande d’une Bible fut une heureuse surprise pour les grands-parents qui se sont empressés d’y répondre. Quant à la source d’inspiration, elle est tout simplement mystérieuse, et pourquoi pas un bon fruit de la prière ?

De la deuxième famille, Philip, âgé de 15 ans, partage avec sa mère et sa grand-mère qu’il prie chaque jour pour « savoir ce que Dieu veut de lui ». Le langage est nouveau et ancien en même temps. Jadis on priait pour sa vocation, le terme ayant une connotation religieuse. L’expression de Philip est plus large. Un bon discernement, pour Philip, se fait en référence au Dieu de la vie. En toute discrétion, on l’a invité à joindre à son propre discernement, une prière pour sa sœur aînée en période de grande adolescente et un peu revêche. La même question se pose pour Philip que pour Louka. D’où viennent cette inspiration et ce comportement ? La réponse s’ajuste bien à la prière sincère des grands-parents. Ils prennent le temps et le soin de dire les noms de leurs trésors d’enfants et petits-enfants dans leur intercession. L’espérance produit ses fruits.

De la troisième famille, Emmet, âgé de 6 ans, arrive avec sa surprise. Emmet, ainsi que ses sœurs ne sont pas baptisés. Pendant plusieurs années, il était difficile à grand-maman de parler de Jésus à ces trois petits-enfants, leurs parents se questionnant sérieusement sur l’Église. Voilà que les petits-enfants, voyant le comportement des grands-parents, sont sensibilisés à la vie de Jésus, à la vie de l’Église, en voyant le coin de prière, comme une petite chapelle dans la maison. Emmet déclare qu’il aime entendre grand-maman parler de Jésus, sa sœur de 9 ans aime Jésus et celle de 10 ans, quant à elle, manifeste moins d’intérêt. Les parents ne s’opposent plus aux désirs religieux de leurs enfants. Louka, Philip, Emmet suscitent chez les grands-parents un même questionnement. D’où viennent cette inspiration et cet amour de Jésus ? L’espérance produit ses fruits, et les grands-parents ont la conviction profonde qu’une prière soutenue produit ses fruits.

En conclusion, les grands-parents Blandine et Emmanuel se résument en quelques pensées, bonnes à livrer au lecteur. L’action de Dieu est imprévisible, non mesurable, non quantifiable. Il est important de garder l’espérance en assumant la vitesse du chronomètre de Dieu. Il fait bon de se réjouir des petits rayons de lumière dans la vie des enfants. Et finalement, dans la foi profonde, au-delà de la vie présente, au-delà de la mort, je continuerai d’intercéder, affirme grand-maman.

vol. 129 no 1 • Mars 2024

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