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AU CŒUR DES MOTS

TOUS POUR UN – PETIT GUIDE POUR VIVRE L’UNITÉ DES CHRÉTIENS*

Thomas Belleil s’emploie à convaincre les chrétiens d’entendre les multiples appels à l’unité lancés par Dieu dans la Bible (Jn 17,21; Ac 4,32; 1 Co,1-10; Ph 2,2). Cette démarche devrait favoriser une conversion du cœur. 

Belleil, Thomas, Tous pour un – petit guide pour vivre l’unité des Chrétiens. n.i, Éditions des Béatitudes, 2021, 201 p.

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Thomas Belleil s’emploie à convaincre les chrétiens d’entendre les multiples appels à l’unité lancés
par Dieu dans la Bible.

Ce livre est rédigé par un jeune auteur français âgé de 25 ans, issu d’une famille engagée dans le Renouveau charismatique catholique. Les fiançailles de sa sœur avec un protestant évangélique auront été déterminantes pour qu’il s’intéresse à cette branche du christianisme. Il a même vécu une année complète en « colocation œcuménique », un type de cohabitation proposé par une ressource locale, la Maison d’Unité [1].

Quiconque s’attendrait à trouver dans ce guide un ensemble de techniques à appliquer par un chrétien, en découvrira très peu. Mais il y verra amplement de matière à réfléchir sur les dispositions à adopter pour entrer dans ce chemin de rencontre. L’ouvrage témoigne d’expériences françaises de dialogue entre religions chrétiennes.

DES CONSTATS HISTORIQUES

Qui ne connaît pas ces deux dates qui ont marqué l’histoire du christianisme : le Grand Schisme entre Rome et Constantinople en 1054 et la Réforme protestante en 1517 ? Pourtant, les efforts de dialogue œcuménique amorcés au XXe siècle le sont beaucoup moins.

Mais d’abord, établissons à quelles traditions chrétiennes l’auteur fait référence : catholiques, orthodoxes, luthériens, réformés, évangéliques, pentecôtistes, anglicans et juifs messianiques.

Thomas Belleil s’emploie à convaincre les chrétiens d’entendre les multiples appels à l’unité lancés par Dieu dans la Bible (Jn 17,21; Ac 4,32; 1 Co,1-10; Ph 2,2). Cette démarche devrait favoriser une conversion du cœur.

DES MOYENS D’EXPÉRIMENTATION

Au croyant qui souhaite aller à la rencontre d’autres traditions chrétiennes, Thomas Belleil propose d’en choisir une et d’y entrer soit sur un mode d’initiation par le biais d’intermédiaire membre de celle-ci, ou encore sous la forme d’une immersion totale, tel qu’il l’a expérimentée lui-même. On le voit, l’auteur préconise un œcuménisme de la rencontre et de la relation au lieu de simplement « vivre les uns à côté des autres ».

DES CONDITIONS NÉCESSAIRES

Une certaine forme d’amitié est nécessaire pour assurer la confiance mutuelle puisque l’autre ne se pose pas en rival. L’auteur qualifie d’échange de don le partage réciproque des particularités de foi, démarche qui met sur le chemin de la découverte mutuelle. Mais on ne pourra faire l’économie d’une réelle écoute parce que subtilement, il peut être tentant de préparer des arguments pour contrecarrer ou nuancer les propos d’autrui; en ce cas, on ne l’écoute plus…

DES DÉFIS RENCONTRÉS

Le vocabulaire peut constituer tout un défi. En effet que recouvre réellement un même  mot employé par diverses traditions ? La conversion pour un évangélique survient en un moment unique de sa vie alors que pour le catholique, elle s’effectue en une lente progression sur toute l’existence.

Et lorsque surviendra inévitablement des difficultés d’ordre dogmatique, Belleil suggère de chercher ce qui peut être inspirant dans les propos de l’autre. À un autre moment, il proposera de focaliser sur les interpellations émanant de diverses traditions chrétiennes. Ainsi par exemple, les Églises évangéliques font-elles preuve de dynamisme missionnaire alors que les catholiques et orthodoxes pourraient leur faire découvrir l’histoire des traditions chrétiennes.

Il faut saluer l’honnêteté de l’auteur qui aborde la possibilité qu’un tel dialogue entre chrétiens conduise quelqu’un à se convertir à la religion qu’il découvre… Comment alors douter de la sincérité d’une telle démarche ?

AGIR ENSEMBLE

J’ai vu arriver avec plaisir le chapitre 6 intitulé « Agir ensemble » parce qu’il propose d’œuvrer à promouvoir un vivre ensemble harmonieux. Car ils sont nombreux les défis à relever constituant la mission pour aujourd’hui : promotion d’un modèle économique juste, d’une écologie intégrale, de la paix internationale, accueil et intégration des réfugiés, lutte contre la pauvreté, la peine de mort, la faim. Pour ce faire, l’auteur oppose la dénonciation du mal à la mise en valeur du beau, du bon, du vrai. En adoptant cette pédagogie, il affirme sa conviction que l’unité de l’Église constitue la grande mission de l’Église du XXIe siècle. [3]

NOTES

[1] Idem, p. 55.

[2] Op. cit., p. 198.

[3] Op. cit., p. 164.

En terminant la lecture de « Tous pour un », vous pourriez bien choisir « d’expérimenter la fécondité du dialogue avec des frères [et sœurs] chrétiens. » [4] C’est le souhait que l’auteur et moi-même
formulons à votre endroit.
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vol. 128, no 1 • Mars 2023

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