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EN PLEINE ACTION

LA PAROLE AUX JEUNES PARENTS DES BAPTISÉS DU JOUR

L’environnement dans lequel baignent les jeunes couples favorise très peu l’ouverture au spirituel sous quelque forme que ce soit. La foi en Dieu se substitue chez plusieurs en joute scientifique. Quelques opinions scientifiques modernes sur le créé fascinent les jeunes et ces opinions scientifiques obtiennent leur adhésion de raison. La raison et la foi dialoguent difficilement chez les jeunes.

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Dans le cheminement religieux, chez les jeunes couples, le rassemblement semble sans aucune valeur, ajoutant bien une note à l’individualisme.

La pandémie a contrarié le pasteur en moi, et a éveillé en même temps une attitude pastorale envers les jeunes couples. En effet, Les célébrations de baptême, vécues en unité familiale, ont converti aussi le mode de préparation. En temps de pandémie, vers la fin de l’une des vagues, j’ai commencé à visiter les jeunes familles à domicile. Je me suis retrouvé à apprécier grandement ces visites à domicile. La rencontre des deux parents de l’enfant et la parole libérée me disposent à partager avec les lecteurs de Chemins franciscains quelques observations assez généralisées.

ÉQUILIBRE ENTRE LA FOI ET LA SCIENCE

À peine la question de la foi abordée, la mentalité scientifique se dévoile. La foi en Dieu se substitue chez plusieurs en joute scientifique. Quelques opinions scientifiques modernes sur le créé fascinent les jeunes et ces opinions scientifiques obtiennent leur adhésion de raison. La raison et la foi dialoguent difficilement chez les jeunes, issus de la culture des Collèges  d’Enseignement Général et Professionnel. D’aucuns ne croient que ce qui est en harmonie avec la raison. Il faut tout de même reconnaître que ce n’est pas la totalité des jeunes, puisqu’un bon nombre qualifient leur accord avec la foi de démarche difficile. Au fil de la conversation, une ouverture se fait sur le contenu de la foi qui reconnaît un petit espace au-delà de la raison et qui permet d’accueillir la profession de foi baptismale.

RELIGION À MA MANIÈRE

Un deuxième constat issu des rencontres à domicile, c’est celui de l’individualisation de la religion : ce qu’ils appellent vivre la religion chacun à sa manière, et d’avoir chacun ses croyances. Souvent, il y a là des arguments assez forts avec lesquels il faut négocier dans la conversation. La religion à la carte, ce n’est pas d’hier, mais cela prend de l’ampleur en la pensée moderne. Cette pensée se marie fort bien avec les tendances individualistes dans la société. Le donné collectif de la foi, en vertu de son ampleur, devient source de questionnement. La piste pour atténuer le questionnement est de reconnaître bien humblement que l’expression de la foi est une aventure communautaire, chacun, chacune devenant partie prenante d’un grand acte de foi collectif. Personne n’est un croyant parfait, mais ensemble, l’acte foi est mieux articulé et gagne en authenticité.

LE RASSEMBLEMENT PHYSIQUE

Pendant la pandémie, l’absence de relations physiques et de rassemblements a été considérée comme un grand mal. Dans le cheminement religieux, chez les jeunes couples, le rassemblement semble sans aucune valeur, ajoutant bien une note à l’individualisme. La célébration individuelle du baptême les enchante. Le rassemblement dominical leur est totalement étranger. Leurs commentaires sont plutôt négatifs sur les baptêmes dits communautaires, qui n’ont souvent de communautaire que le nombre. La créativité pastorale à un beau et grand défi à relever pour en arriver à des baptêmes qui créent la communauté et à des baptisés qui s’insèrent dans la communauté. Pendant que le rassemblement avec d’autres familles est comme inexistant, le rassemblement de la grande famille de sang ou de lien des conjoints est de la plus grande importance lors du baptême. Il y a là un élément important à valoriser sur le plan pastoral.

LE SPIRITUEL EN PANNE

L’environnement dans lequel baignent les jeunes couples favorise très peu l’ouverture au spirituel sous quelque forme que ce soit. On entend beaucoup parler d’ouverture à la spiritualité, par l’adhésion aux grands courants spirituels qui proposent la méditation, l’attention au souffle de vie qui nous anime, le sens du sacré; ce n’est pas ce que j’ai rencontré. La démarche baptismale devient un événement ponctuel porté par la longue histoire du christianisme. L’événement est généralement bien désiré et bien vécu, mais il s’appuie sur une base fragile, et il est facile de deviner que le suivi est et sera assez faible. La chose, le baptême, ayant été faite et apporte un bon quota de calme et de paix chez les jeunes parents.

LA PRIÈRE ABSENTE DE LA VIE

La prière, comme temps d’arrêt, de reprise de son souffle, pour continuer la route, est à peu près inexistante. Le peu qui existe est strictement individuel, et une espèce de pudeur retient les couples de partager sur ce point. La vie concrète est stimulée et sur-animée par l’omni présence des écrans vidéo de tout acabit. Les systèmes audio entrent également dans la danse. Les stimuli laissent très peu de place au silence et à un référent à la prière. Depuis le téléphone intelligent, jusqu’à l’écran géant de télévision, le nombre infini de choix à regarder et à écouter occupe l’esprit et la pensée. À cela s’ajoute l’exigence du travail des deux conjoints et tout ce qu’il implique de système de garde, d’activités pour enfants et de repos en tant que parents, et membre d’une unité de vie, couple et famille qui nécessite sa part d’investissement.

CONCLUSION

Les points abordés dans cette brève réflexion sont un pâle reflet de la vie des jeunes couples et ne reposent en rien sur des données scientifiques. Elles sont le fruit de l’expérience bien terre-à-terre du pasteur qui a décidé de s’inviter chez les jeunes parents. La réponse des parents, étant très enthousiaste, facilite le contact et crée un climat des plus sympathiques dans les rencontres. Il devient évident, par ce contact, que la célébration du baptême revêt, elle aussi, un caractère fraternel et suscite une belle participation.

vol. 127 no 2 • Juin 2022

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