Une solitude habitée par un esprit de prière, un bienfait et non un vide. La prière permet de développer une grande qualité d’accueil et d’écoute qui sont un reflet de la paix intérieure.
« Je ne me souviens pas de m’être choquée. »
Encore une fois, l’auteur réalise que le témoin recherché, pour cette chronique en pleine vie, est tout près de lui. C’est en aiguisant son regard sur les collaborateurs et les collaboratrices, qu’il a fait la découverte d’une riche qualité de Jeannine. Cette dernière assume un travail de secrétariat à temps partiel en paroisse. Il est bien vrai que la nécessité de produire et d’agir, par des réponses à toutes les sollicitations paroissiales, tant de la part de la secrétaire que du curé, relaie parfois au deuxième plan l’importance de la relation humaine. C’est donc dans un temps d’arrêt, à la recherche d’un témoin de paix, que la pacifiante agente de bureau émerge dans une certaine splendeur. Elle accepte avec empressement d’engager le dialogue pour livrer quelques secrets de son comportement.
LA PAIX DANS LA SOLITUDE
Tout au long du dialogue, Jeannine affirme sur tous les tons que, depuis son jeune âge jusqu’à aujourd’hui, sexagénaire, la solitude est un bienfait et non un vide dans sa vie. À l’école primaire, secondaire, dans le monde du travail, elle s’est toujours bien sentie dans sa bulle. Quelques amies seulement auront la chance de communier à sa personnalité épanouie.
La vie de famille de Jeannine, jusqu’à l’âge de trente ans, est un peu la source de cette solitude. Elle dit avoir eu des liens familiaux où les secrets, les non-dits étaient nombreux sans que ce soit offensant ou troublant pour elle. Ces liens familiaux ne l’ont pas empêchée de développer une belle « estime de soi ». Elle est épanouie et bien confiante en ses capacités de travail et de relations. « Je ne me souviens pas de m’être choquée. »
RELATIONS HARMONIEUSES AVEC TOUS
Dans ses propres mots, Jeannine exprime qu’elle n’a jamais eu de difficulté d’entente avec qui que ce soit. Les divers milieux de vie ou de travail, qui ont été les siens, ont toujours été harmonieux. Si, occasionnellement, une difficulté se présentait, c’était toujours de courte durée. Son moyen privilégié, devant l’accroc dans une relation, a toujours été le plongeon dans sa solitude habitée par un esprit de prière. Il est facile de deviner qu’elle recherche toujours le meilleur chez les personnes avec qui elle collabore. Les autres ne sont pas méchants, ils portent des imperfections. La prière demeure la clef de l’harmonie dans toute relation, harmonie si précieuse pour Jeannine.
ESPRIT DE PRIÈRE
D’où vient cet esprit de prière que notre témoin entretient de belle façon? Pendant son enfance, elle a développé, avec la complicité de ses parents, la fidélité à la prière quotidienne avant le coucher. Même si elle a connu ses crises de passage comme adolescente, très vite elle a renoué avec une vie spirituelle nourrie de la Parole de Dieu, au contact d’une compagne d’étude de confession chrétienne autre que catholique. Elle fait un fort lien entre sa disposition à la prière et sa recherche de bonheur. Vraiment, la prière et un esprit de prière sont pour Jeannine le chemin du bonheur. Oui, la foi et la prière sont des sources de bonheur. Dans le travail de secrétaire, elle a développé une grande qualité d’accueil et d’écoute qui sont en quelque sorte le reflet de sa paix intérieure. La paix devient en quelque sorte une valeur spirituelle. Jeannine entame assez régulièrement sa journée de travail par un temps de prière et de méditation dans l’église attenante au secrétariat. Toute personne qui se présente au bureau, tout contact téléphonique, tout courriel, deviennent facilement des occasions de service de qualité. Cela aussi est le reflet d’une vie spirituelle bien réelle.
ENGAGEMENT DANS UN CENTRE DE RESSOURCEMENT CHRÉTIEN
Une vie de prière bien ordonnée, nourrie dans la solitude, n’écarte pas l’appartenance à un regroupement ou organisme. Jeannine participe activement aux activités d’un centre de ressourcement chrétien où la vie de prière est au premier plan. La maison de prière Béthanie, de Saint-Placide, bénéficie de son engagement. Elle fait partie du conseil de direction, elle affirme retirer d’immenses bienfaits des activités qui y sont planifiées. Cet engagement, pour elle, se traduit en nourriture solide pour ses temps de solitude priante. En terminant, rien n’est plus souhaitable que le fait que nos relations humaines, quotidiennes ou d’appartenance à divers regroupements, deviennent des occasions d’attention et de présence aux personnes. Ainsi, la paix se construit dans le terreau de la vie quotidienne.