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« Toute personne humaine est une fin en soi, jamais un simple instrument à évaluer seulement en fonction de son utilité. Elle est créée pour vivre ensemble dans la famille, dans la communauté, dans la société où tous les membres sont égaux en dignité. » 

Pape François

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La fraternité est le véritable remède à la pandémie. Elle résulte  de l’ouverture à la confiance entre les peuples, à la collaboration, au dialogue inclusif et constructif, à l’économie mise au service de la personne.

Depuis près d’un an et demi, notre famille humaine vit une crise sanitaire de grande ampleur qui met en exergue plusieurs problématiques de vie en société. Peur, désespoir, découragement, deuil, suspicion réciproque, érection de barrières, monde fragmenté et divisé sont quelques-uns des constats épinglés.

Dans son discours adressé aux ambassadeurs accrédités auprès du Saint Siège en février dernier, le pape François releva quelques-uns des enjeux concernant les dimensions économiques, sociales, environnementales, politiques et démocratiques tout en soulignant la dimension également anthropologique de la crise mondiale que nous traversons.

François propose d’approfondir des liens de confiance réciproque entre les nations y incluant le dialogue et un esprit de partage entre les diverses religions en vue d’édifier le bien commun de l’humanité tant dans sa dimension sociale que spirituelle.

Je vous exhorte, si ce n’est déjà fait, à lire ce discours qui, non seulement met en relief les risques et les conséquences de cette crise mondiale, par exemple, égoïsme et culture du rejet, mais qui porte aussi le souci de montrer qu’il existe des opportunités pour édifier un monde plus humain, plus équitable, plus solidaire et pacifique.

LA VALEUR DE LA VIE HUMAINE

Face à la crise Covid-19, le pape rappelle la valeur de la vie humaine avec sa dignité à chaque instant de son itinéraire terrestre soulignant combien c’est un devoir essentiel de protéger la vie humaine dans chacune de ses phases :

Toute personne humaine est une fin en soi, jamais un simple instrument à évaluer seulement en fonction de son utilité. Elle est créée pour vivre ensemble dans la famille, dans la communauté, dans la société où tous les membres sont égaux en dignité. C’est de cette dignité que dérivent les droits humains, et aussi les devoirs, qui rappellent, par exemple, la responsabilité d’accueillir et de secourir les pauvres, les malades, les marginaux.  Si on supprime le droit à la vie des plus faibles, comment pourra-t-on garantir avec efficacité tous les autres droits ?

François appelle à un accès universel au niveau des soins de base, à des services médicaux locaux de qualité, à des structures sanitaires appropriées aux exigences réelles de la population concernée, à la disponibilité de thérapies et de médicaments, aux progrès médicaux et scientifiques ainsi qu’à une distribution équitable des vaccins. En même temps, il souligne l’importance d’avoir des comportements personnels responsables et un engagement constant de chacun pour sa santé et celle des autres.

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UNE ÉCONOMIE AU SERVICE DE LA PERSONNE

Face à l’exploitation aveugle des ressources naturelles et au réchauffement progressif de la terre, le pape demande une collaboration internationale en vue de prendre soin de notre maison commune qu’est la terre en promouvant des solutions partagées à long terme.

Dans les dimensions économiques et sociales reliées à la crise mondiale, François souligne l’adoption par les gouvernements de mesures restrictives de la liberté de circulation, la fermeture des commerces et d’activités productives, les conséquences sur l’emploi, la vie des familles et de couches entières de la société dont les plus faibles.

Passons d’une économie basée sur l’exploitation et le rejet des personnes et des ressources naturelles à une économie mise au service de la personne et non l’inverse, en vue d’être au service du développement intégral de l’être humain car on ne peut s’en sortir tout seul. Chaque personne a droit aux moyens nécessaires et suffisants pour une existence décente.

Le pape énonce alors plusieurs dangers qui menacent notre vie en société : exploitation, corruption, cybercriminalité informatique, torture, violation des droits humains, crise des migrations, réfugiés, déplacés, etc. Il note qu’à la racine de nos problématiques se trouve une crise d’envergure politique et des valeurs démocratiques.

DES DROITS PRIMORDIAUX

Deux droits fondamentaux du citoyen sont primordiaux, dit-il : celui d’exprimer son opinion personnelle sur les devoirs et les sacrifices qui lui sont imposés et ne pas être contraint d’obéir sans avoir été entendu. Est-ce que tous et tout concourent au bien de la société ? Prenons-nous en considération des opinions différentes dans une confrontation honnête ?

François fait appel à un dialogue inclusif, pacifique, constructif et respectueux entre toutes les composantes de la société civile, dépassant les tendances trop personnelles face au nécessaire respect de l’état de droit. Il en va de même sur le plan international : que les organisations internationales retrouvent leur vocation essentielle à servir la famille humaine pour préserver la paix et la vie de toute personne humaine.

L’EXIGENCE DE PAIX

Face à une insuffisance de la dissuasion nucléaire, il invite les nations à un effort dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération d’armements nucléaires, armes chimiques et conventionnelles.

Nous sentons grandir toujours davantage l’exigence de paix, d’une paix qui n’est « pas seulement l’absence de guerre, mais une vie pleine de sens, organisée et vécue dans la réalisation personnelle et dans le partage fraternel avec les autres.

François mentionne également l’impact de la crise sanitaire en regard des enjeux autour de la liberté de pensée, de conscience, de religion, de protection des lieux de culte et des libertés fondamentales en limitant le culte, les activités éducatives et caritatives des communautés de foi : aspects fondamentaux de la personnalité humaine et de la société qui ne peut être effacé ! La dimension spirituelle et morale de la personne ne peut être considérée comme secondaire par rapport à la santé physique… Un bon soin du corps ne peut jamais faire abstraction du soin de l’âme.

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FRATERNITÉ ET ESPÉRANCE

Plus que jamais, cette dernière année nous aide à conscientiser combien toute personne a profondément besoin de relations humaines signifiantes, par exemple : passer plus de temps en famille, bien le plus précieux de l’humanité, berceau de toute société civile, redécouvrir les relations les plus chères, soutenir les victimes de violence en famille, etc.

Dans sa conclusion, le pape affirme que la fraternité est le véritable remède à la pandémie et aux nombreux maux qui nous ont frappés. Fraternité et espérance sont des remèdes dont le monde a besoin aujourd’hui, autant que des vaccins.

 

Oserons-nous embarquer sur ce chemin de fraternité ?

vol. 126, no 2 • juin 2021

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