L’épreuve, la pandémie devient germe de vie nouvelle. Moment de vérité et de croissance. L’avenir se réinvente. C’est l’histoire de Philippe et Véronique.
« Nous avons vécu une année pascale. »
Philippe
Un minuscule et microscopique virus, dont on aime maintenant taire le nom, tellement il a envahi les médias et les bulletins de nouvelles depuis plus d’un an, a provoqué un nouveau rythme de vie pour les humains de la planète entière. Certains en ont été et sont profondément affectés par la mort ou par des séquelles, pas toutes connues à ce jour, chez les personnes atteintes du virus. L’impact économique sur les pays est monstrueux. Au beau milieu de tout cela, qu’advient-il de la personne et de la famille ? Cette brève chronique veut présenter une jeune famille pour qui la pandémie a été un temps de vérité et de croissance.
UN TEMPS DE VÉRITÉ ET DE CROISSANCE
Philippe et Véronique, âgés dans la fin quarantaine, forment couple et famille depuis une vingtaine d’années. Ils sont parents de 5 enfants, âgés de 13 ans à 6 mois : le petit dernier, Gabriel, étant arrivé au beau milieu du temps de pandémie. Leur secret pendant la pandémie, qui dure encore, c’est de composer avec la réalité, sans tenter de la nier, sans déni du réel.
Au quotidien, des ajustements majeurs se sont imposés sur la vie de famille, la carrière d’enseignante de Véronique, (enseignement à distance), la perte d’emploi de Philippe. Dans le concept de vie de famille, on n’allait pas se laisser aller à la déprime. Dès les premiers instants de la conversation, Véronique de lancer : « On a été mis à l’épreuve ». À cela s’ajoute une courte maladie qui a affecté son conjoint. L’épreuve a suscité des éléments de vie.
UN TEMPS D’AJUSTEMENT
La vie familiale est devenue beaucoup de temps agréablement passé ensemble, engendrant une meilleure connaissance mutuelle. La vie en confinement a permis de développer une plus grande attention aux besoins de chacune et chacun. On parle de manière très positive de la saisie des besoins de chacun. Et un autre élément positif est l’implication des enfants dans les tâches domestiques, développant des habiletés culinaires. Pendant la rencontre avec les parents, à domicile, la petite Évelyne (8 ans) préparait avec tout son cœur une casserole de croutons maison à faire griller au four.
La carrière d’enseignante de Véronique a été sujette à des accommodements difficiles. L’enseignement à distance, l’enseignement de nouvelles matières à des étudiants vus sur écran, la poursuite d’une grossesse, le soin des 4 enfants bien vivants, tout cela vécu dans une atmosphère de confinement, a nécessité son lot d’ajustements. L’enseignante, femme de relations humaines chaleureuses, avoue avoir trouvé très difficile l’enseignement à distance. Elle reconnaît également avoir un regard nouveau sur les devoirs à la maison. À la suite d’une journée d’enseignement, les devoirs visent-ils l’acquisition d’un bagage de connaissance ou l’apprentissage d’une discipline et méthode de travail ? L’apprentissage de discipline et méthode de travail devraient être prioritaire selon elle.
L’AVENIR SE RÉINVENTE
Posons maintenant un regard sur la carrière de Philippe. Animateur dans un centre de formation humaine et chrétienne pour les jeunes, dans une atmosphère de camp, pendant 20 ans, avec une belle expertise et créativité en la matière, il est congédié de manière tout à fait inattendue, sans espoir de rappel. Une réorientation de carrière s’impose. Faut-il viser aller pour un salaire ou une carrière-engagement ? Philippe est détenteur d’un diplôme d’études collégiales en sciences humaines. Il est important de dire qu’il est animé passionnément par l’attention aux personnes et à la croissance humaine en tout ce qu’il fait depuis son jeune âge. La responsabilité familiale demeurant prioritaire, la consultation, la prière orientent son discernement. Il opte pour une poursuite de ses engagements humanitaires dans une vie de travailleur social, avec une inscription déjà faite à l’université. Une telle carrière pourra éventuellement se jumeler à un travail d’assistance spirituelle. Les centres de soins palliatifs, les résidences pour aînés, les centres de soins de longue durée, et autres, toutes ces ressources laisseront-elles place à l’intervention spirituelle? Philippe, fort d’une solide formation chrétienne, apprécierait une ouverture d’emploi en ce sens, mettant à profit sa carrière d’animateur de vie chrétienne.
LE TRIOMPHE DE LA VIE
De ce bref regard sur la vie pandémique, pendant et après, pour leur famille, Philippe et Véronique affichent un regard optimiste sur l’avenir. L’énergie vitale qui les habite, l’attitude de cœur investie dans leur projet familial les propulsent vers l’avenir avec confiance. Si les premiers mots de Véronique font allusion à l’épreuve, les derniers mots de Philippe annoncent le triomphe de la vie sur l’épreuve. « Nous avons vécu une année pascale » dit Philippe. Il y a beaucoup de vie qui s’est manifestée au cours de la dernière année. En langage chrétien, le mot pascal exprime bel et bien un éclatement de vie nouvelle dans la victoire du Christ sur la mort. L’affirmation de Philippe, collée à celle de Véronique, devient fort signifiante pour eux. La confiance les anime face à la vie.