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aide alimentaire et pandémie

EN PLEINE ACTION

AIDE ALEMENTAIRE ET PANDÉMIE

LÉVI COSSETTE, ofm

L’aide alimentaire dont plusieurs dépendent est bloquée par la chape de la pandémie qui tombe sur toutes nos activités. Chacun « pense à soi » pour sa sécurité. C’est insuffisant. « Penser à l’autre et aux autres » est le réflexe d’un comité paroissial en pleine action. Les interdits s’assouplissent.

aide alimentaire et pandémie
« Le “penser à soi” n’annule pas le “penser à l’autre et aux autres”. »
COMME UN COUP DE FOUDRE

L’épidémie ou la pandémie de la Covid 19 est déclarée vers la mi-mars et frappe comme un coup de foudre toutes les institutions. Les rencontres, les contacts, les rapprochements, une multitude de services sont mis en veilleuse. L’isolement s’impose partout. Il est facile de deviner que, en quelques paroisses ou organismes communautaires, les services d’aide alimentaire ont posé questions et questionnement. Il y a risque sérieux que ces services soient suspendus indéfiniment, ne connaissant rien du futur de l’évolution de la pandémie.

Devant ce fait, voici le récit d’un organisme, dont nous tairons le nom par discrétion. Le premier réflexe du dit organisme a été de fermer pour raisons de sécurité : virus sournois et agressif, âge des bénévoles, lieux mal ajustés aux exigences, et combien de raisons nobles… Ce fut le cas pour une semaine. Mais des gestionnaires paroissiaux ont vigoureusement réagi : l’aide alimentaire doit continuer, devant la possibilité de nouvelles situations issues des mesures d’isolement et de fermeture des lieux de travail.

LE « PENSER À L’AUTRE »

Il est bien légitime de voir à se protéger en pareille circonstance : la protection maximale étant la suppression, la fermeture. Il est essentiel de penser à soi et à sa propre sécurité. Mais y a-t-il possibilité de faire autre chose que de fermer un service aussi essentiel? Le « penser à soi » a besoin de subir de petites entorses pour une vie en société, vie communautaire, sans s’exposer au danger. Telle fut la position de quelques membres de la gestion paroissiale.

Le « penser à soi » n’annule pas le « penser à l’autre et aux autres ». Sur ce propos, quelle belle application d’une leçon tirée de la parabole du bon samaritain (Lc. 10, 29-37) ! Devant un blessé sur le bord du chemin, les premiers passants, hommes du culte, sont bien interpellés par les besoins de celui-ci. Mais, centrés sur la nécessité légale de ne pas s’approcher du sang, du « penser à soi », ils passent outre et restent centrés sur leurs propres besoins. Le second passant, possiblement d’allégeance politico-religieuse différente, peut-être un peu ennemi, spontanément, oublie son propre besoin, son « penser à soi », pour se centrer sur le « besoin de l’autre », et vient à son secours de plus belle façon.

UN CŒUR OUVERT ET ATTENTIF

Quelle approche différente! Quel résultat différent! Cette dernière approche est bien celle du pape François lorsqu’il parle d’une Église avec des yeux, des oreilles, des mains, qui vont dans le sens du cœur ouvert et attentif. Il veut une Église en sortie, à l’écoute et au regard attentif sur la société.

La réaction de quelques gestionnaires de la paroisse a été spontanée et s’est transformé en ouverture de l’aide alimentaire la 2ième  semaine. Une semaine de fermeture était de trop. À la pensée de l’effet surprise de la pandémie, avec sa dose d’inquiétude, l’ouverture de l’aide alimentaire se classait service essentiel. Le service s’est continué sans interruption.

L’ENGAGEMENT BÉNÉVOLE INDISPENSABLE

Le maintien du service de l’aide alimentaire représentait un défi important : l’âge des bénévoles. Point n’est besoin de long discours pour reconnaître que bon nombre de bénévoles en Église et dans les organismes communautaires sont âgés. Prudence et sagesse obligent à respecter les consignes de la santé publique. Une nouvelle équipe de bénévoles s’est constituée, une équipe rajeunie, avec quelques bras arborant des tatoos. L’équipe a été fidèle, à la satisfaction de tous, tant les membres de l’équipe que les familles dans le besoin. La reconnaissance envers les bénévoles est toujours au rendez-vous dans ces gestes et activités. L’expérience a été marquante pour les nouveaux bénévoles. Le plus beau souhait possible à ce jour, c’est la durée dans le temps, de l’engagement bénévole et du sens du partage chez les plus jeunes générations. L’engagement bénévole est indispensable au bon fonctionnement de la société ici et ailleurs.

vol. 125 no 1 • Juin 2020

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