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EN PLEINE ACTION

RENCONTRE AVEC UN FRÈRE MUSULMAN

ANDRÉ RACINE, OFM

« Mohand s’est présenté à moi comme un homme calme, serein, au regard franc et sans détour… Je pouvais laisser mes premières réserves à la porte ». La conversion du regard sur l’autre ouvre sur une relation de fraternité.

Mohand est un algérien, berbère, né d’une famille paysanne musulmane, de foi simple et éprouvée : « nous étions pratiquants sans nous poser de questions. »

Ma première rencontre avec Mohand eut lieu en présence de Pierre Viau, directeur du SIAF. Il connaissait Mohand depuis son arrivée à Montréal avec sa famille, il y a de cela plus de 25 ans.

UN « FRÈRE » ?

Je dois dire, dès le début, que le mot ‘’ frère’’ n’était pas encore une évidence. Je rencontrais un musulman…

Mohand est un algérien, berbère, né d’une famille paysanne musulmane, de foi simple et éprouvée : « nous étions pratiquants sans nous poser de questions. »

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Mohand s’est présenté à moi comme un homme calme, serein, au regard franc et sans détour. La base d’une rencontre prometteuse était établie. Je pouvais laisser mes premières réserves à la porte…

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Mohand nous a parlé dès la première rencontre de son pays, de sa foi vécue au quotidien, de ses idées politiques et sociales aux niveaux local et international. Il connaît très bien la situation politique du Québec et du Canada.

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Revenant à sa foi, ma grande surprise fut de constater qu’il avait un regard critique sur l’Islam. Je dois dire que ce que j’en connaissais était très rudimentaire. Pour la première fois, j’apercevais un croyant qui approfondissait sa religion en réfléchissant sur le sens de ses observances. Le Ramadan est un moment fort de l’année, il l’observe. Le porc est un aliment interdit, il s’en abstient depuis toujours. J’avais déjà entendu dire que toutes les boissons alcoolisées étaient interdites pour un musulman. Mais pour lui le vin fait partie de son alimentation.

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Mohand peut dire que le monde musulman est en crise et que la plupart des pays musulmans ont des foyers de violence plus ou moins grands. Des factions se radicalisent dirigées par des’’ Imans’’ plus politiciens que croyants. Ces personnes se servent de la religion pour établir leurs pouvoirs, tout en se croyant, les plus fidèles pratiquants.

UN GRAND CHANGEMENT

Pour moi, ce dont j’entendais parler, à travers les médias, c’était des guerres, de l’action des terroristes et aussi de cette affirmation que j’avais entendue dans une mosquée, « qu’il n’y avait que la religion musulmane qui était authentique. » Les autres religions étaient infidèles ou idolâtres. Et pourtant l’Imam de cette mosquée savait que nous étions un groupe interreligieux, dont des chrétiens.

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Toutes ces pensées étaient en moi au moment où j’ai rencontré Mohand. C’est vous dire tout le changement qui s’est produit.

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J’ai revu à quelques reprises Mohand depuis et à chaque occasion des éléments nouveaux s’éclairent. Je garde toujours le désir de le rencontrer de nouveau. Mohand est devenu un frère.                                 

vol. 124, no 3 • Décembre 2019

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