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GENS QUI INSPIRENT

PROCLAMER AUX CAPTIFS LA LIBÉRATION

GÉRARD LAVERDURE

(coordonnateur Centre de jour René Gagnon)

La libération peut être apportée aux prisonniers à travers la présence attentive et aimante à la personne, de manière inconditionnelle. C'est l'expérience que vit Gérard Laverdure dans un centre de jour pour prisonniers en réinsertion sociale. La liberté intérieure, l'espérance et la confiance dans la vie sont au bout d'un long chemin de transformation.

« L’Esprit du Seigneur est sur moi parce qu’il m’a conféré l’onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé proclamer aux captifs la libération… »

 

(Lc 4, 18)

Lorsque j’étais dans le début vingtaine, formé par la JEC, j’avais pris conscience de l’exclusion sociale et une attitude de compassion s’est développée envers les personnes exclues et méprisées par la société. Il me semblait que le Jésus de l’Évangile avait toujours eu une posture sociale semblable et cela m’inspirait. C’est ainsi que je me retrouvai à faire des visites à la prison régionale de Saint-Jérôme avec l’aumônier René Gagnon. Nous avons même accueilli un gars dans la famille pendant deux semaines car il n’avait pas de place où aller. Cette option de solidarité a orienté mes études vers l’éducation spécialisée en délinquance juvénile. C’est ainsi que j’ai fait mes stages et travaillé au centre Boscoville à Montréal (1965-1969). À l’été 2015, retraité, j’apprends que l’Aumônerie communautaire de Montréal cherche quelqu’un pour la coordination du Centre de jour René Gagnon. J’y vais avec enthousiasme.

AMOUR RIME AVEC HUMOUR

Au centre de jour, nous sommes une famille d’accueil. Au début, il y a eu une période d’adaptation où les gars testaient mes réactions et ma patience, par des blagues à double sens ou des vantardises absurdes. L’humour est mon outil principal pour passer mes messages et désamorcer les risques de dérapage. Ça marche. Assez rapidement les gars ont bien senti que je les prenais tels qu’ils étaient, sans poser de questions sur leur passé (eux-mêmes m’en parlent), que je les respectais dans leur dignité et que j’envisageais l’avenir avec espérance, pour moi comme pour eux. Bref que je les aimais comme des frères avant tout. Qui suis-je pour les juger comme dit le pape François. Lors des repas, au moment de la prière, je fais référence au Dieu de Jésus Christ à qui nous nous adressons comme notre Père. Des rappels sont faits de passages de l’Évangile ou de psaumes qui nous révèlent sa bonté, sa miséricorde, sa bienveillance, sa patience envers nous. Je rappelle sa recherche de la brebis égarée, son attente du fils perdu qui revient finalement, combien il nous cherche et veut notre bonheur. J’en sais quelque chose. C’est ce Dieu qui marche avec moi, qui m’habite et dont je me nourris – Parole, Pain de vie, communauté – depuis ma jeunesse. Ils l’entendent et le voient bien. D’ailleurs j’utilise toujours un langage simple et imagé, assaisonné d’humour affectueux, aux repas comme aux cafés du matin ou lors de nos rencontres. L’amour rime avec humour.

LE MAÎTRE D’ŒUVRE

« L’Esprit du Seigneur est sur moi parce qu’il m’a conféré l’onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé proclamer aux captifs la libération… » (Lc 4, 18). Des captifs il y en a plein et de toutes sortes. La pratique de Jésus est donc ma référence et je me dispose chaque jour le cœur, demandant à l’Esprit d’être attentif, vigilant et disponible à son Souffle, comme Marie à qui je demande de me précéder au centre de jour. Oui je suis d’accord pour que les œuvres prévues aujourd’hui pour moi par le Père dans sa Sagesse trouvent leur accomplissement par la grâce de Jésus. C’est Lui qui opère en moi. Je Lui rends grâce pour tout ce qui arrivera dans ma journée car Il sait où il s’en va avec moi et avec les gars du centre. C’est Lui le Maître d’œuvre.

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Avec le recul des années je me rends compte qu’avec le bois dur que je suis le Seigneur est en train de réaliser un chef d’œuvre… C’est lui l’Artiste et il ne fait pas de photocopies. Nous sommes des œuvres originales, uniques. Le pape François, lui, parle de sainteté. C’est son projet pour toutes ses créatures, quelles que soient les ronces où elles se sont empêtrées ou les enfers où elles sont tombées.

vol. 123, no 4 • Décembre 2018

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