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AU CŒUR DES MOTS

ANNA ET MISTER GOD

Vous serez toutes et tous émerveillés par ce récit de vie à travers le dialogue entre une enfant de 5 ans qui fuit son milieu familial destructeur et un jeune adulte de 19 ans, Fynn, qui l'accueille dans sa propre famille. Ses questions nous confrontent sur le sens de la vie et sa relation avec Mister God nous la rend lumineuse. 

 

Anna et Mister God, Fynn, Éditions du Seuil, 1974, 252 pages.

Traduit de l'anglais par Luc de Goustine, avant-propos de Vernon Sproxton.

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Le quartier des docks dans l'East End de Londres est connu pour sa population défavorisée, sa pauvreté, et sa vie dans un environnement industriel et portuaire qui offre des conditions de vie dures et souvent destructrices pour les personnes. C'est là que vit Anna, « petite fille sale et terrifiée », 5 ans, et que Fynn a recueillie chez lui parce qu'elle fuyait son milieu d'enfer.

 

Fynn est le pseudonyme de Sydney George Hopkins qui a travaillé dans le Kent, au sein d'une communauté thérapeutique, le Finchden Manor. Il connait le milieu de l'East End pour y avoir évolué durant plusieurs années. Il a travaillé avec des « gens inadaptés, mal tombés dans l'existence » ; il avait un regard de tendresse, d'amour inconditionnel sur eux.

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C'est là qu'est née Anna, dans son esprit.

« J'parie qu'Mister God m'laissera entrer au Ciel à cause de ça. »
 
Anna

Cette enfant précoce est d'une lucidité désarmante à travers ses questions et ses affirmations. Elle est dans un dialogue constant avec Fynn, l'interrogeant dans les moments les plus inattendus sur des réalités philosophiques et théologiques, cherchant à faire le lien entre le monde et Mister God  avec qui elle est toujours en relation chaque fois qu'elle prend la parole.

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« À cinq ans, Anna connaissait parfaitement le but de l'existence, la signification de l'amour, et elle était l'amie intime et le bras droit de Mister God. 

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À six ans, elle était théologien, mathématicien, philosophe, poète et jardinier. Quand on lui posait une question, la réponse venait toujours, en temps utile. Parfois, il fallait patienter des semaines ou des mois, mais alors, à son rythme et en son temps la réponse venait, directe, et parfaitement à propos.

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Ses huit ans, elle ne les eut jamais. Un accident l'emporta. Son visage souriait. Elle mourut en disant : « J'parie qu'Mister God m'laissera entrer au Ciel à cause de ça. »

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QUAND JE MOURRAI

(PAR ANNA)

 

Quand je mourrai,

Je ferai ça moi-même.

Personne à ma place.

Quand je serai prête,

Je dirai :

« Fynn, redresse-moi. »

Et je rirai

De joie.

Si je retombe,

C'est que je suis morte.

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Les dialogues sont écrits dans « ce délectable jargon cockney » typique de l'East End. Au fil de la vie quotidienne, les échanges entre Anna et Fynn nous entraînent dans des réflexions sur la vie et son sens, sur la souffrance et le mal, sur Dieu et sa création,  sur la mort, sur les anges, dans un langage directe et déroutant comme peuvent le faire les enfants dans leur innocence et leur spontanéité. Anna n'hésite pas à mettre en doute des réponses d'autorité et souvent doctrinales qu'expriment l'institutrice ou le curé. C'est rafraîchissant.

 

« Maman et Anna avaient beaucoup de choses en commun, la principale et la plus belle étant, à mon avis, leur attitude envers Mister God. La plupart des gens que je connaissais évoquaient Dieu pour chercher une excuse à leurs échecs. 'il aurait dû faire ci ! ' ou 'pourquoi Dieu m'a-t-il fait ça? '. Mais Maman et Anna voyaient dans les épreuves une occasion d'agir. La laideur ? Une occasion de faire de la beauté. La tristesse ? Une occasion de susciter de la joie. Mister God était ainsi toujours de leur côté. » (p. 39)

 

Je suis attaché au personnage d'Anna, parce que je trouve ici un récit de vie concrète, les réflexions que nos expériences quotidiennes, nos relations, nos déceptions, nos joies,  font jaillir. Nous les portons en nous ces interrogations. Et les réponses viennent du coeur d'une enfant  spontanée, lucide, ouverte et curieuse de connaître et comprendre. Rien de doctrinal, mais ce langage sur la relation avec Mister God et son projet dont nous faisons partie est tellement d'actualité.

J'avais lu ce texte au moment de sa parution au milieu des années '70 avec un tel enthousiasme. Je suis heureux de vous le proposer aujourd'hui.
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vol. 123, no 4 • Décembre 2018

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